Pour William Mapan, l’art a toujours fait partie du décor, seulement il n’y prêtait pas attention. Les grandes salles de classe avec un professeur récitant de la littérature à des centaines d’étudiants n’étaient, pour ainsi dire, pas vraiment son truc. Finalement, il devient « développeur créatif » afin de pouvoir combiner différentes compétences dans son travail au quotidien. Cinq ans plus tard, il revient naturellement à l’art et, soudain, l’enseignement reçu prend tout son sens ! Aujourd’hui encore, il se considère toujours comme un artiste débutant auquel il manquerait certaines connaissances… mais un artiste passionné que l’art ne cesse de faire grandir. Réfléchir.

Les formes organiques de William Mapan évoquent une matérialité et une texture bien particulières, amenant ainsi les spectateurs à s’interroger. Quelles inspirations ? Quels moyens de création ? Loin de l’esthétique rigide parfois attendue de l’art génératif, ses
œuvres ont une fluidité et un dynamisme sinueux qui capturent de manière transparente le monde analogique. Dans le rythme, la couleur, la forme. Dragons (2021) sur Tezos et Anticyclone (2021) sur Ethereum sont deux séries remarquables de Mapan qui illustrent sa capacité à représenter les émotions par le biais du code.

Plus tard, lors de son exposition solo intitulée Compute : Sinking Patterns, il illustre le dialogue entre l’homme et la machine en s’inspirant d’un souvenir d’enfance de stylo plume éclaté. Pour cela, Mapan utilise Javascript et crée une série de huit NFT uniques. Des œuvres qui recréent les motifs indélébiles de l’encre bleue tachant ses feuilles blanches. Marques incontrôlées comme une allégorie du caractère aléatoire, fondamental, de l’art génératif. Négociant toujours entre ce qui peut être contrôlé et ce qui ne peut l’être, l’artiste génératif fixe les paramètres et guide l’algorithme, mais laisse finalement l’ordinateur achever l’œuvre.

Oscillant constamment entre l’organique et le systémique, Mapan crée des œuvres d’art qui
incitent à la réflexion.