Véritable figure révolutionnaire de l’art, Vera Molnár naît à Budapest en 1924. Révolutionnaire ? En effet, tout au long de sa vie, Vera Molnar n’aura de cesse de redéfinir les frontières de l’abstraction géométrique, en explorant la forme, la transformation et le mouvement. Ses créations artistiques, où prédomine la rigueur de la composition, reposent sur des principes mathématiques, anticipant ainsi l’avènement de l’ère informatique.

Après des études d’histoire de l’art et d’esthétique à l’université hongroise des beaux-arts, Vera Molnár s’installe à Paris en 1947. Là, elle s’imprègne pleinement de la scène artistique. Ses comparses, eux, ne sont rien d’autres que d’éminents contemporains tels que Victor Vasarely, Fernand Léger ou encore Kandinsky.

Dès 1959, elle commence ses expérimentations avec des programmes algorithmiques, jetant ainsi les bases de sa « machine imaginaire ». Mais c’est en 1968, lorsqu’elle accède pour la première fois à un ordinateur dans un laboratoire de recherche de la Sorbonne, qu’elle crée ce qui deviendra par la suite un nouveau courant artistique,  l’art génératif. Guidée par le contraste, entre ordre et désordre, elle développe un langage artistique unique en programmant l’ordinateur pour générer des formes géométriques, insufflant ainsi un élément d’aléatoire dans ses œuvres. Pionnière, briseuse des conventions artistiques traditionnelles et membre fondateur du Centre de Recherche d’Art Visuel ; Vera Molnár marque d’une empreinte indélébile l’histoire de l’art contemporain.

Aujourd’hui, à l’aube de ses 100 ans, elle continue de créer tous les jours. Une série de NFT, créée en 2023, en partenariat avec l’artiste digital Martin Grasser, pour Sotheby’s et avec le soutien de ArtxCode, est d’une certaine façon la consécration de son œuvre. Vera est considérée par beaucoup et pour toujours comme la ‘mère’ de l’art génératif, un courant qui est aujourd’hui en train de bouleverser l’art contemporain.